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De nombreuses publications indiquent que sous les cultures résineuses l'humus se dégrade et le sol s'acidifie plus ou moins, sans qu'il en résulte une baisse très sensible de production. Plusieurs chercheurs français ont essayé d'approfondir cette analyse et de chiffrer les pertes en éléments totaux, « mobilisables » et échangeables subies par le sol sous des résineux (épicéa, pin sylvestre, pin laricio) par comparaison avec le sol des formations végétales naturelles des mêmes stations. Sur les sols acides et peu argileux (granités, alluvions sableuses, schistes), en une quarantaine d'années, les boisements résineux purs induisent la perte, par altération accélérée des minéraux et entraînement profond des ions libérés, de plusieurs tonnes par ha d'éléments, surtout potassium et mangan[...]

De nombreuses publications indiquent que sous les cultures résineuses l'humus se dégrade et le sol s'acidifie plus ou moins, sans qu'il en résulte une baisse très sensible de production. Plusieurs chercheurs français ont essayé d'approfondir cette analyse et de chiffrer les pertes en éléments totaux, « mobilisables » et échangeables subies par le sol sous des résineux (épicéa, pin sylvestre, pin laricio) par comparaison avec le sol des formations végétales naturelles des mêmes stations. Sur les sols acides et peu argileux (granités, alluvions sableuses, schistes), en une quarantaine d'années, les boisements résineux purs induisent la perte, par altération accélérée des minéraux et entraînement profond des ions libérés, de plusieurs tonnes par ha d'éléments, surtout potassium et manganèse. Mais le pool des éléments « mobilisables » ou échangeables, alimenté par cette altération accélérée, se maintient à un niveau sensiblement constant. La fertilité semble devoir se maintenir pendant plusieurs siècles sans diminution sensible; au-delà la baisse de la teneur du sol en minéraux facilement altérables (micas, plagioclases) et l'augmentation relative du quartz risquent de l'affaiblir légèrement. Des mesures sylvicoles peuvent être envisagées pour freiner le processus : apport initial de calcaire, choix d'essences à humus plus favorable (Douglas), mélange de feuillus, éclaircies énergiques.
Many publications state that under conifer plantations the humus is degraded and the soil is more or less acidified, without this resulting in any very appréciable lowering of production. Several French research workers hâve tried to go deeper into this conclusion, and to put figures to the losses in 'total', 'available' and 'exchangeable' éléments undergone by the soil under conifers (spruce, Scots pine and Corsican pine) as compared with the soil under the natural végétation of the same localities. On acid soils with a low clay content (granités, sandy alluvium, schists) pure conifer plantations cause losses, over about forty years, of several tonnes per hectare of éléments, especially potassium and manganèse, by accelerating the breakdown of minerais and carrying the liberated ions to greater depths. However, the pool of 'available' or 'exchangeable' éléments, fed by this accelerated breakdown, remains fairly constant. It seems possible for the fertility to be maintained, without appréciable diminution, for several centuries. Beyond that, it may be slightly reduced by the lowering of the soil content of minerais that are easily broken down and by the relative increase in quartz. Silvicultural measures that may be considérée! for slowing down the process are liming the soil to begin with, the choice of species with more favorable humus (Douglas fir), an admixture of broadleaves, and vigorous thinning.