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Cette étude présente le travail de recherche qui vise à caractériser le système agraire d'une petite région du Bassin Arachidier sénégalais, plus précisément au sein du département de Bambey. Le système agraire a connu depuis les années 1950 d'importants bouleversements. Avant l'indépendance, l'agriculture manuelle pratiquée reposait sur la mise en valeur de l'ager par une rotation alternant friches et cultures sous parc arboré incluant des légumineuses (Acacia albida, notamment). Les espaces de saltus et ces firches permettaient de nourrir des troupeaux bovins conséquents et donc d'assurer des restitutions de fertilité et des rendements suffisants pour nourrir les familles. A partir du milieu des années 1960, la diffusion de la traction attelée a permis d'accroître la surface que cha[...]

Cette étude présente le travail de recherche qui vise à caractériser le système agraire d'une petite région du Bassin Arachidier sénégalais, plus précisément au sein du département de Bambey. Le système agraire a connu depuis les années 1950 d'importants bouleversements. Avant l'indépendance, l'agriculture manuelle pratiquée reposait sur la mise en valeur de l'ager par une rotation alternant friches et cultures sous parc arboré incluant des légumineuses (Acacia albida, notamment). Les espaces de saltus et ces firches permettaient de nourrir des troupeaux bovins conséquents et donc d'assurer des restitutions de fertilité et des rendements suffisants pour nourrir les familles. A partir du milieu des années 1960, la diffusion de la traction attelée a permis d'accroître la surface que chaque actif agricole pouvait prendre en charge et a conduit les agriculteurs à mettre en culture chaque année l'ensemble des terres labourables, au détriment des friches pâturées. Le seul saltus ne suffisant plus à nourrir les animaux en saison des pluies, les agriculteurs ont commencé à organiser la transhumance de leurs troupeaux pendant cette période. Située au nord du bassin arachidier sénégalais, cette région a été tout particulièrement frappée par les épisodes de sécheresse dans les années 1970, entrainant un bouleversement du système agraire : les variétés cultivées n'étaient plus adaptées à la forte réduction de la pluviométrie et à une saison des pluies réduites brutalement de quatre mois à trois mois, les disponibilités fourragères ont fortement diminué causant d'importantes causant d'importantes épizooties et la réduction drastique des troupeaux (capital vif et support des restitutions de fertilité); la composition du parc arboré a évolué, marqué par le recul de l'Acacia albida, réduisant d'autant le transfert d'azote à partir de l'atmosphère. Dans un contexte d'accroissement de population rurale et de réduction de la surface cultivée par actif, les producteurs ont tenté de s'adapter et de limiter le recul de leurs rendements et de leurs revenus en modifiant leur système de production. Aujourd'hui quatre facteurs ont un impact sur la différentiation de ces systèmes : les apports de fertilité et les taux de matière organique, l'accès au foncier, l'accès au semoir et les revenus extérieurs. Malgré ces inégalités, certaines pistes de développement commencent à se développer dans la région.