La réforme de la PAC de 1992 a initié en Europe la dérégulation des marchés agricoles. Le risque de
prix a ainsi été progressivement transféré des pouvoirs publics aux acteurs de la filière. L’ensemble
des opérateurs professionnels s’est ainsi trouvé confronté aux problématiques de gestion du risque de
prix notamment lors des périodes de forte volatilité telles que 2003, 2007/2008 et 2010/2011. Dans ce
contexte, les marchés à terme se sont développés et des pratiques de gestion du risque ont été
adoptées. C’est ainsi qu’on a assisté à une professionnalisation de la filière céréales-oléagineux de
l’amont à l’aval. En particulier, on peut citer l’enrichissement de l’offre commerciale des collecteurs
aux producteurs en amont et, en aval, l’utilisation désormais très répandue des m[...]
La réforme de la PAC de 1992 a initié en Europe la dérégulation des marchés agricoles. Le risque de
prix a ainsi été progressivement transféré des pouvoirs publics aux acteurs de la filière. L’ensemble
des opérateurs professionnels s’est ainsi trouvé confronté aux problématiques de gestion du risque de
prix notamment lors des périodes de forte volatilité telles que 2003, 2007/2008 et 2010/2011. Dans ce
contexte, les marchés à terme se sont développés et des pratiques de gestion du risque ont été
adoptées. C’est ainsi qu’on a assisté à une professionnalisation de la filière céréales-oléagineux de
l’amont à l’aval. En particulier, on peut citer l’enrichissement de l’offre commerciale des collecteurs
aux producteurs en amont et, en aval, l’utilisation désormais très répandue des marchés à terme
comme outil de couverture et de fixation de prix permettant la structuration de la filière. D’autres
pratiques de gestion du risque ont été mises en place par les acteurs de la filière ces dernières années,
notamment l’adoption de cadres de gestion pour l’activité céréales. L’ensemble de ces nouvelles
pratiques de gestion du risque prix ont permis la sécurisation de tous les maillons de la filière en
période de forte volatilité.
Des améliorations restent cependant possibles sur certains sujets, en terme d’efficacité des marchés à
terme comme outils de gestion du risque, on peut citer le manque de liquidité de certains contrats à
terme comme le maïs qui ne permet pas aux acteurs les plus importants de se couvrir sur celui-ci. Les
problèmes liés à une volatilité importante de la base ou à un éventuel problème de convergence sur le
MATIF sont également à citer puisqu’ils peuvent entraîner une perte de confiance des acteurs envers
ce marché. Par ailleurs, les marchés à terme ne permettent pas la gestion du risque sur des horizons
moyen terme d’où la nécessité d’outils complémentaires permettant ce type de stratégie. En termes de
poursuite de la montée en compétence de la filière dans son utilisation des marchés à terme, plusieurs
pistes ont été étudiées. Il s’agit, par exemple, des outils à disposition des collecteurs pour assurer une
bonne gestion du prix de campagne, de sécuriser les maillons de la filière blé dur en absence de
marché à terme efficace et d’évaluer les coûts de la gestion du risque. Il s’agit également de
s’intéresser aux nouvelles missions des pouvoirs publics français dans le cadre de l’application d’une
nouvelle directive européenne de régulation des marchés.
Un second volet de l’étude porte sur la filière sucrière qui sera dérégulée en octobre 2017. Dans ce
nouvel environnement et compte-tenu d’un historique fort, cette filière devra trouver un nouvel
équilibre, amenant une évolution des pratiques de gestion de risque de l’ensemble des opérateurs. Du
côté de l’amont de la filière, les planteurs sont également céréaliers, ils bénéficient ainsi de leur
expérience en terme de commercialisation des céréales et sont en demande d’une similitude dans
l’offre commerciale proposée. Du côté des sucriers, ils souhaitent tendre vers une compétitivité
maximale et pour se faire augmenter les volumes de betterave transformées. En matière de gestion du
risque, ils utilisent jusqu’alors les marchés à terme dans le cadre de leurs exportations. Les industriels
utilisateurs, quant à eux expriment des souhaits de contractualisation très différents selon les volumes
consommés. Ils utilisent parfois déjà les marchés à terme sur le cacao, le café ou le blémais aussi sur le
sucre s’ils ont des filiales hors de l’union Européenne. C’est donc un nouvel équilibre contractuel et
économique qui doit s’établir au sein de la filière dans le cadre d’une stratégie partenariale entre les
acteurs.
Commodities market deregulation in Europe began with 1992 CAP reform. Price level risk has been
transferred from public authorities to players of this sector. That’s why during periods of high
volatility, as it happened in 2003, 2007/2008 and 2010/2011, every player have to deal with risk
management questions. According to this new deal, futures market has been developed and risk
management procedures have been set up. There has been a professionalization of the whole sector of
grains and oilseeds from upstream to downstream. We can especially talk about development of
supply of services offered by storage or collecting agencies to growers for upstream side. In what
about downstream side, we can evocate the widespread use of futures market as a hedging instrument
and to build prices. This leads to the structuring of agricultural sector. Over the past few years, others
management risk tools have been used by members of the sector, as for example a management
framework for grain trade activities. All those risk management instruments have allowed preservation
of every member of this sector even during periods of high volatility.
Despite this professionalization, improvements in risk management and futures market use stills
possible. In what about market efficiency, we can talk about the lack of liquidity for some futures
market as MATIF corn market which doesn’t allow important players to hedge their positions.
Questions linked with basis volatility, and, a potential lack of convergence on MATIF are also
important since they can lead to a loss of confidence in the market. A limit of futures market is the
time scale, their use doesn’t allow long term risk management strategies that’s why others risk
management instruments are needed. In terms of improvement of risk management skills in the sector,
we can talk about a better knowledge of tools available to well manage prix de campagne, we can
quote a new way to manage risk without futures market for hard wheat or develop cost of risk
management evaluation by players of the sector. It’s important to care about new role played by
French public authorities while a new European directive on financial markets regulation is being
applied.
Another side of this work is about sugar sector, which will be deregulate in October 2017. Considering
this new environment and knowing strong past of this sector, it will be necessary to find a new
balance, bringing an evolution of the habits in risk management of every player. On upstream side,
beets growers are also grain growers so they already developed skills in risk management and ask for
similar supply of services in beets than in grains. Sugar manufacturers aim to improve their
competitiveness increasing quantities of beets they transform. They already have skills in risk
management too since they are used to deal with futures market on cocoa, coffee or milling wheat and
on sugar for supply of their subsidiary out of European Union. Therefore, it’s a new partnership and a
new economic balance that must be established between players of French sugar sector.
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