Infodoc : Sciences, Techniques et Culture

Dans cette étude, il est question de discuter du rôle politique et technique de la coopérative agricole Axéréal dans la gestion des aires d’alimentation de captage (AAC) de sa zone d’activité. D’après la définition du Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM), une AAC correspond à l’ensemble des surfaces où toute goutte d’eau tombée au sol est susceptible de parvenir jusqu’au captage, que ce soit par infiltration ou par ruissellement. Les surfaces des AAC étant pour la plupart cultivées, des substances chimiques telles que les nitrates et les produits phytosanitaires sont susceptibles de dégrader la qualité de l’eau. Ces substances peuvent imposer aux collectivités des traitements coûteux pour restituer sa potabilité. Pour améliorer la qualité de l’eau de façon préventive, d[...]

Dans cette étude, il est question de discuter du rôle politique et technique de la coopérative agricole Axéréal dans la gestion des aires d’alimentation de captage (AAC) de sa zone d’activité. D’après la définition du Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM), une AAC correspond à l’ensemble des surfaces où toute goutte d’eau tombée au sol est susceptible de parvenir jusqu’au captage, que ce soit par infiltration ou par ruissellement. Les surfaces des AAC étant pour la plupart cultivées, des substances chimiques telles que les nitrates et les produits phytosanitaires sont susceptibles de dégrader la qualité de l’eau. Ces substances peuvent imposer aux collectivités des traitements coûteux pour restituer sa potabilité. Pour améliorer la qualité de l’eau de façon préventive, des moyens politiques ont été mobilisés. Dans un premier temps, l’AAC est délimitée. Puis, on y réalise un diagnostic territorial des pressions agricoles avant de mettre en place un plan d’action dont les mesures sont volontaires. L’atteinte des objectifs du plan d’action semble essentielle pour éviter l’adoption de mesures réglementaires plus contraignantes qui peuvent être inadaptées localement et impacter négativement l’activité agricole.
Pour éviter d’être confronté à cette situation, l’objectif de cette étude est de proposer des stratégies d’implication qui permettent à la coopérative de maintenir son activité économique et celle de ses adhérents tout en oeuvrant à la préservation de la qualité de l’eau destinée à la consommation humaine. Pour cela, un état des lieux des AAC du territoire d’Axéréal ainsi qu’une analyse des positions et des attentes des divers acteurs concernés ont été réalisés. Les animateurs agricoles des AAC et d’Axéréal, des agriculteurs adhérents ou encore des agents technico-commerciaux (ATC) ont été sollicités pour mener à bien ce projet. Il en est ressorti que des départements sont plus problématiques que d’autres et que quelques AAC sont à considérer en priorité. Néanmoins, les orientations politiques sur les AAC n’affaibliront pas pour le moment l’activité de la coopérative. La part totale de SAU et le pourcentage d’adhérents concernés par les AAC sont très faibles tout comme le poids économique. Il convient tout de même de s’impliquer pour accompagner au mieux les adhérents concernés. La présence aux comités de pilotage et le partage actif de l’expertise technique de la coopérative est une attente de l’ensemble des parties prenantes. Quant aux ATC, ils espèrent un meilleur transfert de connaissances sur les AAC de leurs zones d’activité afin d’adapter plus finement leurs conseils aux besoins des agriculteurs.
Pour répondre aux diverses attentes et participer à la résolution des problématiques agricoles sur ces zones à enjeu eau, différentes stratégies d’action peuvent être entreprises par la coopérative. Celles déjà adoptées par d’autres coopératives françaises ont permis d’alimenter la réflexion. Les financements des Agences de l’Eau permettraient par exemple d’embaucher à faible coût un animateur agro-environnemental. Ils permettraient également de soutenir Axéréal dans le développement de cultures à bas intrants. Enfin, Farmstar, outil de pilotage de la fertilisation azotée pourrait être davantage déployé par Axéréal sur les AAC. D’autres solutions peuvent encore être envisagées. Axéréal Bio collectant 25 000 t de productions issues de l’agriculture biologique (AB), il serait intéressant de s’interroger sur le potentiel de développement de l’agriculture biologique (AB) sur les AAC.

This study is about the political and technical role of the agricultural cooperative Axéréal in managing supply areas of water catchment (SAC) in its activity area. According to the “Bureau de Recherches Géologiques et Minières, a SAC is all surfaces where every drop of water fallen on the ground is likely to reach the water catchment by infiltration or runoff. As most of the surfaces of SAC are grown by farmers, chemicals such as nitrate and plant protection products may pollute water. As a consequence, communities may afford expensive water treatments to get drinkable water for citizens. To improve water quality in a preventive way, political means have been mobilized. First of all, SAC is defined, then, a territorial diagnosis of agricultural pressures is done and finally, an action plan with voluntary measures is implemented in the area. Achieving goals of the action plan is a key to avoid the implementation of regulatory measures which will be more restrictive and could have negative impacts on farming activity. To avoid facing this situation, this study is intended to suggest strategies for action which could be undertaken by Axéréal. These strategies have to reconcile maintenance of cooperatives’ economic activity, maintenance of farmers’ incomes and preservation of water quality. A report on every SAC located in the cooperatives’ activity area has been done as well as an analysis on expectation of protagonists affected by SAC. In carrying out this study, several protagonists such as agricultural experts or technical salesmen have been interviewed. Results show that some departments are more problematic than others and that some SAC have to be considered as priority areas. However, policy guidelines will not weaken cooperatives’ activity so far. A small portion of the total agricultural area and few farmer members of the cooperative are indeed affected by SAC. Moreover, the economic impact of these areas on the cooperative is really low. It is nevertheless important to support as well as possible farmer members affected by this problematic. To be part of steering committees of SAC and to share the technical expertise of Axéréal are the main expectations underlined by various protagonists. As regards technical salesmen, they want Axéréal to transfer more knowledge about SAC in order to adapt finely technical advice to farmers’ needs. To meet all these expectations and be part of the process of improving water quality, various action plans could be undertaken by Axéréal. Some have been already adopted by other french cooperatives and have provided food for thought. Water agencies provide fundings to support territorial protagonists who want to be involved in water quality improvement. For instance, some fundings could allow the cooperative to hire an employee who will be in charge of managing this issue. Fundings could also support Axéréal to develop low input crops. Finally, Farmstar, a steering tool used to optimize nitrogen fertilization could be more expanded by the cooperative on SAC. Others innovative solutions can be studied such as the development of organic farming on SAC.