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Dans le cadre du développement de microcentrales hydroélectriques par le Gret à Madagascar, un état des lieux du réseau hydrologique de deux bassins versants du district de Bealanana (région Sofia) a été réalisé. Une première analyse aborde l’état des paysages et milieux des bassins et tente un diagnostic de leurs fragilités et de leurs rôles par rapport à la qualité de l’eau, notamment les processus d’érosion et de sédimentation. Les usagers des bassins sont majoritairement des agro-éleveurs. Par conséquent une analyse du système agraire et des actions des institutions intervenant sur la zone a été aussi entreprise pour comprendre les impacts de ces derniers sur l’eau dans les milieux considérés. Le bassin versant de la Nanilezana est couvert essentiellement de graminées et de bruyèr[...]

Dans le cadre du développement de microcentrales hydroélectriques par le Gret à Madagascar, un état des lieux du réseau hydrologique de deux bassins versants du district de Bealanana (région Sofia) a été réalisé. Une première analyse aborde l’état des paysages et milieux des bassins et tente un diagnostic de leurs fragilités et de leurs rôles par rapport à la qualité de l’eau, notamment les processus d’érosion et de sédimentation. Les usagers des bassins sont majoritairement des agro-éleveurs. Par conséquent une analyse du système agraire et des actions des institutions intervenant sur la zone a été aussi entreprise pour comprendre les impacts de ces derniers sur l’eau dans les milieux considérés. Le bassin versant de la Nanilezana est couvert essentiellement de graminées et de bruyère selon une distribution déterminée par la pente et l’altitude. La présence de cette Ericaceae à régénération lente sur les pentes les plus fortes et des pratiques de feu de pâturage créent une érosion potentielle importante. Ces pratiques de feu traditionnelles sont hors la loi ce qui rend leur évocation difficile. Sur le bassin de la Beandrarezona, ce problème est secondaire par rapport aux très nombreuses figures érosives de la zone provoquées par un autre processus, les effondrements, appelés lavaka. Ils provoquent un départ important de sédiments dans les cours d’eau, parfois même en saison sèche. Sur les deux bassins, certains types d'agriculteurs ont certaines pratiques limitant ou aggravant l’érosion : la conversion de forêts en cultures labourées, stratégie de développement prioritaire des jeunes paysans et des migrants sans capitaux, diminue le rôle de sédimentation de ces dernières ; certaines cultures posent question quand à leur potentiel érosif et des pratiques de récolte en forêt peuvent provoquer des feux accidentels et donc le risque érosif après feux répétés de ces dernières, détériorant dans le futur la qualité des cours d'eau. Les institutions actuelles ont peu d’impacts sur les pratiques des paysans mais l’émergence de nouveaux modes d’organisation du territoire pourrait changer la donne et donner des leviers d’action pour améliorer certaines pratiques.