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La production de cacao dans le cadre de systèmes agroforestiers détenus par des petites unités familiales (smallholder cocoa farming) est ancienne en Afrique centrale. En revanche, l’intérêt pour ces systèmes comme outil de conservation de la biodiversité est relativement récent. Ces espaces présentent une richesse spécifique importante et fournissent de nombreux services environnementaux tout en assurant des revenus pour les agriculteurs. Si la description de ces agroforêts et des avantages liés à ces pratiques commencent à être mieux documentés, peu d’études se sont intéressées à la résilience de ces espaces face aux changements actuels. La région de la boucle du Ntem située dans le sud du Cameroun est justement soumise à d’intenses changements socio-économiques : développement du r[...]

La production de cacao dans le cadre de systèmes agroforestiers détenus par des petites unités familiales (smallholder cocoa farming) est ancienne en Afrique centrale. En revanche, l’intérêt pour ces systèmes comme outil de conservation de la biodiversité est relativement récent. Ces espaces présentent une richesse spécifique importante et fournissent de nombreux services environnementaux tout en assurant des revenus pour les agriculteurs. Si la description de ces agroforêts et des avantages liés à ces pratiques commencent à être mieux documentés, peu d’études se sont intéressées à la résilience de ces espaces face aux changements actuels. La région de la boucle du Ntem située dans le sud du Cameroun est justement soumise à d’intenses changements socio-économiques : développement du réseau routier et des marchés frontaliers de denrées agricoles, mise en place d’un parc national, projet de barrage hydroélectrique. En réactualisant une série de travaux menés dans les années 1990, cette étude tente une lecture diachronique et dynamique de l’évolution de ces agroforêts à cacao en lien avec ces aménagements régionaux. À l’interface des sciences de la vie et des sciences de la société, l’approche adoptée combine des enquêtes socio-économiques, des entretiens auprès des agriculteurs et institutions, des relevés botaniques et écologiques, et compare les changements survenus dans ces agroforêts chez deux groupes ethniques présents dans la zone : les Mvae et les Ntumu.