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Depuis la fin des années 1990 et à la suite de catastrophes naturelles de grande envergure, le gouvernement chinois a mis l’accent sur la protection des forêts naturelles et la reforestation de régions sujettes à l’érosion. Initiative Développement, une ONG française qui travaille dans les provinces du Yunnan et du Guizhou, souhaite s’inscrire dans cette lignée et mobiliser la finance carbone pour développer des activités forestières afin d’améliorer le niveau de vie des populations rurales les plus défavorisées. Ce mémoire étudie le potentiel de telles activités à travers un cas d’étude : un projet d’afforestation dans la commune de QingGangLing, certifié par le standard CarbonFix. Pour ce faire, une liste de critères liés aux ambitions de l’ONG et aux exigences du standard est passé[...]

Depuis la fin des années 1990 et à la suite de catastrophes naturelles de grande envergure, le gouvernement chinois a mis l’accent sur la protection des forêts naturelles et la reforestation de régions sujettes à l’érosion. Initiative Développement, une ONG française qui travaille dans les provinces du Yunnan et du Guizhou, souhaite s’inscrire dans cette lignée et mobiliser la finance carbone pour développer des activités forestières afin d’améliorer le niveau de vie des populations rurales les plus défavorisées. Ce mémoire étudie le potentiel de telles activités à travers un cas d’étude : un projet d’afforestation dans la commune de QingGangLing, certifié par le standard CarbonFix. Pour ce faire, une liste de critères liés aux ambitions de l’ONG et aux exigences du standard est passée en revue sous l’angle qualitatif, à travers un travail bibliographique et des sessions d’entretiens. Cette liste comprend les questions d’éligibilité, d’additionnalité et de permanence du projet, ainsi que ses impacts sociaux et environnementaux. L’éligibilité définie par CarbonFix est assurée, exceptée pour la plantation de vergers qui entrainerait la conversion de champs. L’additionnalité se vérifie à travers l’outil du Mécanisme pour un Développement Propre, et notamment par l’identification de trois barrières à l’établissement d’une forêt : un manque de capacité d’investissement, de main d’oeuvre et la prise de risque associée au projet. Les problèmes soulevés par la question de la permanence, principalement le risque du pâturage ou d’une maladie, trouvent des éléments de réponse grâce à la finance carbone, alors que les risques liés au feu et à la coupe illégale sont déjà pris en compte dans des programmes gouvernementaux, et que les tenures foncières semblent sécurisées. Les impacts sociaux identifiés sont principalement bénéfiques pour les villageois, avec des emplois créés et de nouvelles sources de revenus à moyen et long-terme. Cependant, la question d’un possible manque de prairies disponibles pour les bergers reste en suspend. Quant aux impacts environnementaux, les espèces locales et le concept de biodiversité sont mis en avant mais sont l’enjeu de compromis avec les aspects économiques et opérationnels du projet. Enfin, si les impacts sur l’eau et le sol semblent positifs à première vue, les théories impliquées dépassent le cadre de ce mémoire et nécessiteraient une étude plus approfondie. En conclusion, l’étude qualitative des critères révèle le potentiel général du cas d’étude mais laisse en suspend certaines questions telles que le risque lié à la présence de rongeurs ou encore l’impact inconnu concernant le carbone stocké dans le sol.