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L’intensification et la mécanisation de l’agriculture sont aujourd’hui clairement mises en cause face au déclin généralisé de la biodiversité dans les milieux agricoles. En particulier, en France, l’avifaune des milieux agricoles accuse un déclin de 25 % de ses effectifs depuis 1989. Trois espèces typiques de ces milieux ont été étudiées : l’Outarde canepetière (Tetrax tetrax), l’Alouette des champs (Alauda arvensis) et le Bruant proyer (Emberiza calandra), dans le but de mieux comprendre les paramètres du milieu influençant leur répartition et leur abondance. Une enquête par points d’écoute (indices ponctuels d’abondance) de cinq minutes a été réalisée sur 55 000 hectares de plaine agricole intensive dans le Mirebalais-Neuvillois (Poitou-Charentes). L’influence des différents paramèt[...]

L’intensification et la mécanisation de l’agriculture sont aujourd’hui clairement mises en cause face au déclin généralisé de la biodiversité dans les milieux agricoles. En particulier, en France, l’avifaune des milieux agricoles accuse un déclin de 25 % de ses effectifs depuis 1989. Trois espèces typiques de ces milieux ont été étudiées : l’Outarde canepetière (Tetrax tetrax), l’Alouette des champs (Alauda arvensis) et le Bruant proyer (Emberiza calandra), dans le but de mieux comprendre les paramètres du milieu influençant leur répartition et leur abondance. Une enquête par points d’écoute (indices ponctuels d’abondance) de cinq minutes a été réalisée sur 55 000 hectares de plaine agricole intensive dans le Mirebalais-Neuvillois (Poitou-Charentes). L’influence des différents paramètres environnementaux a été étudiée à partir de l’ajustement de modèles linéaires généralisés. Les résultats montrent une forte influence négative du bâti sur les trois espèces. Les mesures agro-environnementales (MAE) sont significativement favorables à l’Outarde canepetière et au Bruant proyer tandis que les luzernes et la présence de chemins influencent positivement les effectifs d’Alouette des champs. La richesse spécifique en oiseaux de plaine est globalement favorisée par une forte diversité culturale et négativement influencée par le bâti. En conséquence, l’urbanisation progressive et le mitage de la plaine par les activités humaines constituent une menace pour l’avifaune de plaine. L’hétérogénéité du paysage est un facteur clé pour le maintien de la biodiversité, d’où la nécessité d’encourager la diversité culturale. Les prédictions des modèles obtenus pourront être utilisées pour établir une cartographie des zones potentiellement favorables à chaque espèce. Cela pourra notamment servir d’appui dans la sélection des futures parcelles à engager en MAE pour la conservation de l’Outarde canepetière.
Today the consequences of agriculture intensification and mechanization are clearly known to be implicated in the biodiversity global decline in cultivated landscapes. Particularly, farmland birds suffered a decline of 25 % of its population since 1989. Three typical steppe or farmland bird species — Little Bustard (Tetrax tetrax), Eurasian Skylark (Alauda arvensis) and Corn Bunting (Emberiza calandra) — were studied in order to understand better how the environment influences their distribution and abundance. A five-minute-punctual abundance index (PAI) field survey was conducted to collect data on an intensive cultivated area of 55 000 hectares in Mirebalais-Neuvillois (Poitou-Charentes). The influence of different environmental parameters was studied using generalized linear models. Results show a strong negative effect of the building on the three species. Agri-Environment Schemes (AES) are significantly in favour of Little Bustard and Corn Bunting presence, whereas alfalfa crops and the presence of dirt roads influence positively Skylark abundance. Specific richness in farmland birds is globally favoured by a high number of different cultures and it is negatively influenced by buildings. Consequently, urban sprawl for human activities in cultivated plains threatens farmland birds. Landscapes heterogeneity is a key-factor for biodiversity conservation and should be encouraged maintaining cultural diversity for example. The models’ predictions may be used in the future to realise a map of the potentially favourable sites for each species. This may be especially useful to improve the selection of the future plots to engage in AES for Little Bustard conservation.