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Les écosystèmes forestiers abyssaux, aussi appelés éboulis froids, sont des formations de blocs rocheux dont la porosité permet une circulation d’air en profondeur, avec une alternance saisonnière. En été, ce fonctionnement thermique particulier maintient des températures basses en pied d’éboulis à l’origine d’une végétation boréoalpine à arbres nains.
Ce phénomène est actuellement observé sur 31 éboulis inventoriés le long d’un gradient partant du Jura et allant jusqu’aux Alpes-de-Haute-Provence.
Réalisée dans le cadre du programme de recherche ABYS 38, cette étude phytoécologique a permis de caractériser la végétation des éboulis froids à l’échelle des massifs alpin et jurassien français et de proposer un protocole de suivi de l’état de conservation à l’attention des gestionnaires[...]

Les écosystèmes forestiers abyssaux, aussi appelés éboulis froids, sont des formations de blocs rocheux dont la porosité permet une circulation d’air en profondeur, avec une alternance saisonnière. En été, ce fonctionnement thermique particulier maintient des températures basses en pied d’éboulis à l’origine d’une végétation boréoalpine à arbres nains.
Ce phénomène est actuellement observé sur 31 éboulis inventoriés le long d’un gradient partant du Jura et allant jusqu’aux Alpes-de-Haute-Provence.
Réalisée dans le cadre du programme de recherche ABYS 38, cette étude phytoécologique a permis de caractériser la végétation des éboulis froids à l’échelle des massifs alpin et jurassien français et de proposer un protocole de suivi de l’état de conservation à l’attention des gestionnaires de site. Il a été démontré que la moitié des espèces végétales présentes sur les éboulis froids sont en situation abyssale et possèdent une chorologie arctico-alpine ou boréale. Parmi elles, vingt-quatre ont été identifiées comme caractéristiques de l’habitat. Malgré cette végétation commune, quatre groupes d’éboulis froids, influencés principalement par le gradient latitudinal et la géologie, ont pu être dégagés. Afin de suivre les évolutions de végétation en lien avec le réchauffement climatique, un protocole de suivi est proposé. Tous les cinq ans, la fréquence des espèces caractéristiques ainsi que la croissance et l’état de santé des arbres nains sont évalués. Ainsi, le suivi de cet habitat classé d’intérêt communautaire prioritaire par l’Europe peut débuter.

Abyssal forest ecosystems, also called cold screes, are collections of broken rock fragments whose porosity allows internal air circulation, with a seasonal alternation. In summer, this distinctive feature maintains abnormally low temperatures in the lower part of the scree inducing boreoalpine vegetation with dwarf trees.
This phenomenon is currently observed on 31 screes inventoried from the Jura to the Alps of Haute-Provence.
Conducted as part of the research program ABYS 38, this phytoecological study characterizes the vegetation of cold screes accross the French Alps and Jura mountains and then proposes a protocol to site managers to monitor conservation status. It has been shown that half of the plant species present on cold screes are in abyssal conditions and have an arctical or boreo-alpine chorology. Twenty-four of them have been identified as specific to this habitat. Despite this common vegetation, four groups of cold screes, influenced mainly by the latitudinal gradient and the geology have been brought out. To monitor vegetation changes linked to global warming, a monitoring protocol is proposed. Every five years, the frequency of characteristic species and dwarf trees’ growth and health are assessed. This allows to start monitoring this habitat, which has been classified as Site of Community Importance.