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L’objectif de cette étude est de fournir une liste de matières premières critiques pour la France. Indispensables pour l’industrie française, ce sont des matières premières minérales non énergétiques dont l’approvisionnement pourrait être problématique à court ou moyen terme. Leur détermination constitue la première étape dans le processus de propositions de politiques publiques quant à l’accès aux matières premières. Premièrement, la notion de criticité des matières premières minérales est définie à travers l’étude des rapports américains et européens sur le sujet. La criticité des matériaux se définit selon deux axes : l’importance économique et le risque pesant sur l’approvisionnement. Chaque étude définit des critères qualitatifs ou quantitatifs qui permettent d’isoler un nombre r[...]

L’objectif de cette étude est de fournir une liste de matières premières critiques pour la France. Indispensables pour l’industrie française, ce sont des matières premières minérales non énergétiques dont l’approvisionnement pourrait être problématique à court ou moyen terme. Leur détermination constitue la première étape dans le processus de propositions de politiques publiques quant à l’accès aux matières premières. Premièrement, la notion de criticité des matières premières minérales est définie à travers l’étude des rapports américains et européens sur le sujet. La criticité des matériaux se définit selon deux axes : l’importance économique et le risque pesant sur l’approvisionnement. Chaque étude définit des critères qualitatifs ou quantitatifs qui permettent d’isoler un nombre restreint de matériaux critiques. Dans une deuxième partie, les besoins de l’industrie française sont étudiés. Il s’agit de déterminer l’ensemble des matières premières minérales non énergétiques sur lesquels reposent des secteurs importants de notre économie. Les besoins des secteurs de la chimie, de l’automobile, de l’aéronautique, des équipements électriques, des technologies de l’information et de la communication (TIC), des énergies renouvelables et de la défense sont tour à tour étudiés. Vingt et une familles de matières premières sont ainsi isolées : l’antimoine, le béryllium, le cobalt, le cuivre, le gallium, le germanium, le graphite, l’indium, le lithium, le magnésium, le nickel, le niobium, les platinoïdes, le rhénium, le sélénium, le silicium, le tantale, le tellure, les terres rares, le titane et le zirconium. Dans une troisième partie, les risques pouvant peser sur l’approvisionnement de chacun des matériaux précédemment sélectionnés sont analysés. Les sources potentielles de tension sur l’approvisionnement sont étudiées : l’augmentation de la demande mondiale, la volatilité des prix des matières premières, leur disponibilité physique, les mécanismes de marchés, la substituabilité, les caractéristiques de l’industrie minière ainsi que les facteurs climatiques, environnementaux, politiques, géopolitiques et sociaux. De plus, les stratégies de certains pays clés sont étudiées, la Chine en tant que pays producteur, le Japon et les États-Unis pour les pays consommateurs qui ont déjà mis en place une stratégie pour les matières premières critiques. En conclusion, un petit nombre de matières premières présente des risques particulièrement forts à court terme : les terres rares lourdes. À moyen terme, d’autres matières premières sont concernées : le lithium selon les évolutions de marché du véhicule électrique ou hybride, l’antimoine dont les réserves diminuent chaque année. De plus, les sous-produits d’autres exploitations minières sont à surveiller. En effet, l’indium et le gallium sont utilisés dans des secteurs porteurs d’une forte demande alors que leur production est inélastique.