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Si le système moderne de production alimentaire a accompli de véritables miracles en permettant d’améliorer de façon significative le bien-être des hommes ces cinquante dernières années, l’extension ininterrompue des terres agricoles et l’utilisation massive d’intrants chimiques ont affecté la capacité des écosystèmes à rendre certains services pourtant indispensables à la production de nourriture tels que la fourniture d’eau douce, la pollinisation, la protection contre l’érosion et la régulation de l’eau.

Il est à craindre que l’augmentation de la production alimentaire ne masque un décalage dans le temps entre la dégradation des écosystèmes et ses conséquences sur le bien-être humain. La déforestation de l’Amazonie, par exemple, pourrait conduire la région tout entière vers un p[...]

Si le système moderne de production alimentaire a accompli de véritables miracles en permettant d’améliorer de façon significative le bien-être des hommes ces cinquante dernières années, l’extension ininterrompue des terres agricoles et l’utilisation massive d’intrants chimiques ont affecté la capacité des écosystèmes à rendre certains services pourtant indispensables à la production de nourriture tels que la fourniture d’eau douce, la pollinisation, la protection contre l’érosion et la régulation de l’eau.

Il est à craindre que l’augmentation de la production alimentaire ne masque un décalage dans le temps entre la dégradation des écosystèmes et ses conséquences sur le bien-être humain. La déforestation de l’Amazonie, par exemple, pourrait conduire la région tout entière vers un point de bascule au-delà duquel elle subirait un dépérissement général et entamerait une transition vers une végétation de type savane8. Les modifications qui s’ensuivraient concernant le couvert forestier et le régime des précipitations pourraient avoir d’importantes répercussions sur la production végétale et l’élevage du bétail dans cette région.

Il est grand temps de changer l’approche que nous nous faisons de l’agriculture. C’est ce que proposent Janet Ranganathan et Craig Hanson dans cette note.