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Au travers du maintien de l’état boisé et de la production régulière et planifiée du bois, les forestiers pratiquent la gestion durable de façon ancienne et ordinaire. La prise en compte des fonctions d’accueil du public, de protection de l’eau et des sols et de la biodiversité en général s’est faite de façon progressive et croissante depuis la fin du XIXe siècle. L’exigence, récente au regard du temps forestier, de produire de nombreux indicateurs de gestion durable soulève deux questions. Est-il possible, par des indicateurs chiffrés, même nombreux, de rendre compte de la complexité biologique des écosystèmes forestiers et des enjeux de multifonctionnalité ? Comment rendre utiles ces indicateurs dans le jeu d’acteurs ? Les premiers retours d’expérience de l’utilisation des indicateu[...]

Au travers du maintien de l’état boisé et de la production régulière et planifiée du bois, les forestiers pratiquent la gestion durable de façon ancienne et ordinaire. La prise en compte des fonctions d’accueil du public, de protection de l’eau et des sols et de la biodiversité en général s’est faite de façon progressive et croissante depuis la fin du XIXe siècle. L’exigence, récente au regard du temps forestier, de produire de nombreux indicateurs de gestion durable soulève deux questions. Est-il possible, par des indicateurs chiffrés, même nombreux, de rendre compte de la complexité biologique des écosystèmes forestiers et des enjeux de multifonctionnalité ? Comment rendre utiles ces indicateurs dans le jeu d’acteurs ? Les premiers retours d’expérience de l’utilisation des indicateurs de gestion durable en forêt montrent que ces questions restent ouvertes. Pour que ces indicateurs deviennent un outil partagé parmi d’autres au service du débat sur la gestion et les politiques forestières, il faut sans doute commencer par inverser l’ordre des choses et considérer le choix des indicateurs comme le résultat d’un accord débattu entre gestionnaires et utilisateurs des forêts et bénéficiant de l’éclairage des experts.
By maintaining the wooded environment and regular, planned production of wood, foresters are involved in a longstanding, everyday practise of sustainable development. Gradually and increasingly, they have taken on board other functions since the end of the 19th century such as general public use, protection of water and soils and of biodiversity in general. The requirement — a recent one in the history of forestry — of producing several sustainable management indicators raises two questions. Are ciphered indicators, however many, able to translate the biological complexity of forest ecosystems and of the implications of multifunctionality? How can these indicators useful for the interaction between players? Initial feedback from experience using these sustainable forest management indicators shows that these are still open questions. For these indicators to become one of the shared tools for sustaining the debate on forest management and policies, perhaps one should begin by reversing the order and consider the choice of indicators as an outcome of an agreement negotiated between forest managers and users with the benefit of expert input.