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Un bilan de la régénération à étapes multiples depuis la production de la graine jusqu'à l'installation de la jeune plantule, a été établi sur 3 ans, pour Chrysophyllum lucentifolium (Sapotaceae) en forêt mature de Guyane française. Selon les années, de 37 à 42 % des graines produites sont disséminées intactes, essentiellement par les primates, à distance de la couronne de l'arbre (dispersion primaire). Les graines dispersées dans les fèces de singes hurleurs (Alouatta seniculus) sont enfouies accidentellement par les coléoptères coprophages (14%), puis consommées par les vertébrés terrestres, essentiellement les rongeurs, ou détruites par les insectes ou les agents pathogènes. Le taux de dispersion secondaire par les rongeurs varie de 3 à 17% selon les années. Le taux de survie du re[...]

Un bilan de la régénération à étapes multiples depuis la production de la graine jusqu'à l'installation de la jeune plantule, a été établi sur 3 ans, pour Chrysophyllum lucentifolium (Sapotaceae) en forêt mature de Guyane française. Selon les années, de 37 à 42 % des graines produites sont disséminées intactes, essentiellement par les primates, à distance de la couronne de l'arbre (dispersion primaire). Les graines dispersées dans les fèces de singes hurleurs (Alouatta seniculus) sont enfouies accidentellement par les coléoptères coprophages (14%), puis consommées par les vertébrés terrestres, essentiellement les rongeurs, ou détruites par les insectes ou les agents pathogènes. Le taux de dispersion secondaire par les rongeurs varie de 3 à 17% selon les années. Le taux de survie du reste des graines après 20 jours, varie de 2 à 56% selon les années et selon le mode de distribution spatial généré par la dispersion primaire (groupé ou éparpillé). Le modèle
empirique construit à partir du diagramme quantifié du devenir des graines et des plantules, montre que, selon les années, de 6 à 15% des graines produites donnent une plantule installée à distance de l'arbre. Les variations de prédations par les rongeurs constituent le facteur principal modulant l'efficacité des disperseurs primaires et secondaires et la distribution spatiale des plantules. Les variations inter annuelles de la régénération sont importantes et ont un caractère aléatoire lié aux variations indépendantes de la production de graines et de leur dispersion/prédation. Le modèlme empirique proposé n'a donc aucune valeur prédictive mais il permet cependant de tester par exemple les effets de la taille de la graine et ceux de certaines perturbations de la faune impliquée dans le processus.