Infodoc : Sciences, Techniques et Culture

Dans le cadre du projet européen CarboEuroflux et de l'étude du bilan de carbone des forêts, notre étude a pour but de dégager les principaux facteurs du déterminisme de la respiration du sol (Rsol) de la forêt domaniale de Hesse (57). Les mesures régulières de flux de CO2 du sol ont montré un doublement du flux moyen (8.1 umol CO2m-2.s-1) dans la parcelle Hesse 1 (perchis de 35 ans à dominante de hêtre Fagus sylvatica L.) par rapport aux mesures effectuées durant la période 1996-1997. Par rapport à cette même période, les mesures de températures du sol à 10cm de profondeur (T-10) montrent des valeurs plus fortes en hivers mais similaires en été. Les mesures à pas de temps court (1 semaine) durant la saison de végétation a permis de mettre en évidence une apparente synergie sur le flu[...]

Dans le cadre du projet européen CarboEuroflux et de l'étude du bilan de carbone des forêts, notre étude a pour but de dégager les principaux facteurs du déterminisme de la respiration du sol (Rsol) de la forêt domaniale de Hesse (57). Les mesures régulières de flux de CO2 du sol ont montré un doublement du flux moyen (8.1 umol CO2m-2.s-1) dans la parcelle Hesse 1 (perchis de 35 ans à dominante de hêtre Fagus sylvatica L.) par rapport aux mesures effectuées durant la période 1996-1997. Par rapport à cette même période, les mesures de températures du sol à 10cm de profondeur (T-10) montrent des valeurs plus fortes en hivers mais similaires en été. Les mesures à pas de temps court (1 semaine) durant la saison de végétation a permis de mettre en évidence une apparente synergie sur le flux de CO2 (illustrée par des flashs de respiration allant de 10 à 25 umol CO2-2.s-1) entre la température du sol et l'évolution rapide du contenu volumique en eau du sol (0v)
consécutive aux précipitations. Le flux moyen de CO2 du sol dans la parcelle Hesse 2 (régénération de hêtre de 12 ans en mélange) est légèrement inférieur de celui de la parcelle Hesse 1. Les valeurs de T-10 y sont supérieures de 0.5°C et celles de 0v ne différent que trés peu. Le réajustement d'un modèle empirique a permis de constater que T-10 et 0v expliquent 67% de la variabilité saisonnière de Rsol dans la parcelle H1 et 93% dans la parcelle H. La sensibilité à la température de Rsol a apparemment peu évolué par rapport à la période 1996-1997, mais semble différer selon le peuplement comme en témoignent les valeurs de Q10 de 4.5 (Hesse 1) et 5.1 (Hesse 2). Le contenu volumique en eau du sol ne semble apporter que peu d'information à la variabilité de Rsol pour les deux parcelles. Il n'a pas de structure spatiale de Rsol dans la parcelle Hesse1. L'évolution de tous les facteurs sont discutés ainsi que le rôle de la sylviculture. La structure du peuplement
induit des différences de flux en fonction de l'état du sol, comme le montre les mesures dans la parcelle Hesse 2 qui différent entre celles effectuées dans les cloisonnements et celles dans les bandes de végétation (écart maximum de 2 umol CO-2.s61). Le type de sol n'influe apparemment pas sur le flux de respiration. La décomposition de la litière récente contribue faiblement flux total de CO2 du sol, contribution allant de 1% (début de printemps) à 6.7% (milieu d'été). La méthode est sensible à l'erreur d'estimation du signal isotopique de la source de CO2 respiré. Par contre, le fractionnement isotopique durant la décomposition n'induit qu'une faible déviation de la contribution des litières. Les différentes autres sources d'erreurs sont discutées.