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La maladie Sud-Américaine des feuilles causée par Microcyclus ulei, est le principal facteur limitant de l'hévéaculture en Amérique latine. Les clones inoculés par des conidies de M. ulei présentent, soit une résistance totale, soit une résistance partielle. Deux réactions physiologiques des feuilles d' hevea infectées ont été identifiées et caractérisées. Une première réaction de défense précoce implique une phytoalexine, la scopolétine. Cette coumarine est visualisée dès 12 h chez les clones à résistance totale et partielle de bon niveau, et serait produite spécifiquement par les cellules épidermiques et sous-épidermiques. Le niveau de résistance est en relation avec la rapidité et l'intensité d'accumulation de la scopolétine. Ainsi, 24 h après inoculation, les clones à résista[...]

La maladie Sud-Américaine des feuilles causée par Microcyclus ulei, est le principal facteur limitant de l'hévéaculture en Amérique latine. Les clones inoculés par des conidies de M. ulei présentent, soit une résistance totale, soit une résistance partielle. Deux réactions physiologiques des feuilles d' hevea infectées ont été identifiées et caractérisées. Une première réaction de défense précoce implique une phytoalexine, la scopolétine. Cette coumarine est visualisée dès 12 h chez les clones à résistance totale et partielle de bon niveau, et serait produite spécifiquement par les cellules épidermiques et sous-épidermiques. Le niveau de résistance est en relation avec la rapidité et l'intensité d'accumulation de la scopolétine. Ainsi, 24 h après inoculation, les clones à résistance totale et les clones à résistance partielle de bon niveau montrent une accumulation précoce de scopolétine qui s'intensifie et se prolonge 48 h après inoculation chez le
clone totalement résistant. Le niveau de résistance partielle est corrélé positivement avec la concentration en scopolétine 48 h après inoculation. L'effet fongitoxique de la scopolétine est vérifié in vitro sur des conidies. Une concentration de 2mM inhibe l'allongement des tubes germinatifs et la germination des conidies. In situ, 24 h après inoculation, la germination des conidies et le nombre de sites de pénétration sont les plus faibles chez les clones les plus résistants. L'effet fongitoxique de la scopolétine est testé sur deux autres pathogènes foliaires de l'Hevea, Colletotrichum gloeosporioides et Corynespora cassiicola. Des concentrations doubles ou supérieures à celles testées sur M. ulei sont nécessaires pour une inhibition totale de la germination et de l'allongement des tubes germinatifs. Quatre jours après inoculation, des lignines sont révélées autour des lésions chez les clones à résistance partielle. Leur accumulation intense
bloquerait le pathogène au centre de lésion. La lignification s'accompagne d'une réduction du pool des dérivés hydroxycinnamiques et d'une augmentation des activités gaïacol-oxydase. Les augmentations d'activités ne sont pas associées à l'apparition de nouvelles isoperoxydases. De fortes activités syringaldazineoxydase sont aussi dosées sur les motifs sains et infectés dès l'inoculation. Les clones à résistance totale et à résistance partielle faible se caractérisent par de plus faibles activités peroxydase. Les peroxydases solubles chez l'Hevea présentent des pHi acides alors que les peroxydases pariétales ont des pHi basiques. Ces deux réactions de défense ont été vérifiées sur une large gamme de clones testés vis-à-vis de deux isolats de M. ulei d'origine géographique différente. (Résumé scannérisé)