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Le paysage, qui est aujourd'hui une notion centrale des politiques d'environnement voire de développement durable, mobilise de nombreux chercheurs soucieux de lier connaissance et action. Mais la polysémie du terme et l'usage qui en est fait comme catégorie politique, en privilégiant son sens patrimonial et esthétique, pour la construction et l'acceptation de règles de droit nécessaires pour gérer durablement de nouvelles valeurs du territoire, rendent cet objet obscur pour la recherche et surtout très controversé. NSS, qui s'est déjà à plusieurs reprises fait l'écho des débats que la question du paysage soulève, souhaite prolonger cette discussion par plusieurs textes mis en forum. Les textes qui suivent ne sont pas interdisciplinaires mais permettent un croisement de points de vue d[...]

Le paysage, qui est aujourd'hui une notion centrale des politiques d'environnement voire de développement durable, mobilise de nombreux chercheurs soucieux de lier connaissance et action. Mais la polysémie du terme et l'usage qui en est fait comme catégorie politique, en privilégiant son sens patrimonial et esthétique, pour la construction et l'acceptation de règles de droit nécessaires pour gérer durablement de nouvelles valeurs du territoire, rendent cet objet obscur pour la recherche et surtout très controversé. NSS, qui s'est déjà à plusieurs reprises fait l'écho des débats que la question du paysage soulève, souhaite prolonger cette discussion par plusieurs textes mis en forum. Les textes qui suivent ne sont pas interdisciplinaires mais permettent un croisement de points de vue disciplinaires. Celui de Jean-Eudes eeuret est bien un point de vue d'économiste soucieux d'identifier les mécanismes qui opposent (ou pourraient faire converger ?) les points de
vue des agriculteurs et des collectivités locales sur la production de paysages, et dont devraient tenir compte les politiques publiques avant que leur marchandisation soit généralisée. Mais à son analyse répond un autre économiste soulignant d'autres éléments du problème qu'il lui parait indispensables de prendre en compte dans la mesure où ils s'opposent à ce que le paysage deviennent facilement une " fourniture ". Ce commentaire est suivi des réactions d'un agronome qui insiste sur la complexité des pratiques qui sont derrière ce qu'on désigne par le terme de paysage, et d'une historienne géographe qui fait de même à propos du rapport entre droits de propriété et droits d'usage. Enfin, Jacqueline Candau et Sophie Le Floch expriment un point de vue de sociologues sur le problème même de ce qu'est le paysage pour les acteurs publics et les institutions qui sont censées en faire un outil privilégié de leur action.