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Ravageur des épicéas, le dendroctone est arrivé dans le Nord-Est de la France à la fin du XIXe siècle. La progression inexorable de son aire de répartition l’a amené à coloniser progressivement la quasi-totalité des pessières françaises. Pourvu d’une résistance exceptionnelle aux défenses constitutives de l’Épicéa, le dendroctone est une des rares espèces de scolytes capable de s’attaquer à des arbres parfaitement sains. Ces dégâts sont particulièrement importants dans les zones situées en limites de distribution du dendroctone, où celui-ci s’y installe le plus souvent sans être accompagné par son prédateur spécifique, Rhizophagus grandis. Après cette phase de pullulation, qui peut durer plusieurs années, le ravageur est généralement rejoint par le prédateur, et ses niveaux de populat[...]

Ravageur des épicéas, le dendroctone est arrivé dans le Nord-Est de la France à la fin du XIXe siècle. La progression inexorable de son aire de répartition l’a amené à coloniser progressivement la quasi-totalité des pessières françaises. Pourvu d’une résistance exceptionnelle aux défenses constitutives de l’Épicéa, le dendroctone est une des rares espèces de scolytes capable de s’attaquer à des arbres parfaitement sains. Ces dégâts sont particulièrement importants dans les zones situées en limites de distribution du dendroctone, où celui-ci s’y installe le plus souvent sans être accompagné par son prédateur spécifique, Rhizophagus grandis. Après cette phase de pullulation, qui peut durer plusieurs années, le ravageur est généralement rejoint par le prédateur, et ses niveaux de population rapidement ramenés à un état endémique. Les dégâts occasionnés aux peuplements deviennent alors presque imperceptibles. Espèce au fonctionnement biologique original, le
dendroctone a fait l’objet de programmes de recherche spécifiques qui ont conduit à la mise au point d’une méthode de lutte biologique inédite dans le secteur forestier. Afin de réduire au minimum le délai entre l’arrivée du dendroctone et celle de son prédateur, des lâchers artificiels de Rhizophagus grandis sont réalisés en France depuis une vingtaine d’années. De même, des techniques prometteuses de suivi de la progression géographique de l’espèce et de son prédateur sont en cours d’élaboration.
The spruce beetle entered north-eastern France at the end of the 19th century. By relentlessly expanding its distribution area, it has gradually colonized practically all French spruce forests. This beetle is exceptionally resistant to the constituent defences of spruce and as such is one of the few species of bark beetles capable of attacking perfectly healthy trees. The damage is more serious in areas located at the outer limits of the beetle’s range, where the pest settles in the absence of its own particular predator, Rhizophagus grandis. Following this infestation stage, which sometimes lasts several years, the predator generally catches up with the pest and its population level is rapidly cut back to the endemic state. At this stage, damage to stands is practically imperceptible. The life cycle of this beetle is unusual and has been studied under dedicated research programmes that have developed a biological control method never previously applied to
the forestry sector. To reduce the time lag between arrival of the beetle and that of its predator beetle to a minimum, reared populations of Rhizophagus grandis have been released in France for some twenty years. In addition, a number of promising techniques for monitoring the geographical progression of the species and its predator are currently being developed.