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De 1984 à 2015, le marché du lait a été très fortement régulé, via une politique européenne ambitieuse de contrôle et de limitation de l'offre, par le biais de quotas de production. Abolie en 2015, les quotas de production ont laissé place à des contrats, formalisant les relations entre les producteurs et les collecteurs privés.
Notre étude recense les contrats laitiers mis en place en France depuis le décret qui les a rendus obligatoire en 2011, et leurs principales clauses. Dans le même temps, nous avons réuni des informations sur les stratégies volumes/prix des coopératives laitières. Nous proposons une classification des stratégies prix/volume des collecteurs/transformateurs privés et coopératifs. Nous obtenons 4 grands types de stratégies : des transformateurs privés et coopérat[...]

De 1984 à 2015, le marché du lait a été très fortement régulé, via une politique européenne ambitieuse de contrôle et de limitation de l'offre, par le biais de quotas de production. Abolie en 2015, les quotas de production ont laissé place à des contrats, formalisant les relations entre les producteurs et les collecteurs privés.
Notre étude recense les contrats laitiers mis en place en France depuis le décret qui les a rendus obligatoire en 2011, et leurs principales clauses. Dans le même temps, nous avons réuni des informations sur les stratégies volumes/prix des coopératives laitières. Nous proposons une classification des stratégies prix/volume des collecteurs/transformateurs privés et coopératifs. Nous obtenons 4 grands types de stratégies : des transformateurs privés et coopératifs qui leur sont liés contrôlent fortement les volumes (par le biais de pénalités par exemple) et payent des prix relativement bas et volatil, un groupe de laiteries privées et coopératives garantit soit un prix élevé et peu volatil, soit de pouvoir produire sans subir de pénalités, et un dernier groupe, minoritaire, où les laiteries garantissent à la fois un prix élevé et peu volatil, et une relative liberté de produire. Les débouchés des entreprises permettent d'expliquer dans une certaine mesure la position relative des collecteurs/transformateurs français, ainsi que leur stratégie de développement.
Face à ces stratégies, nous mettons en regard les organisations de producteurs qui représentent les éleveurs auprès des laiteries privées. Ces organisations remplissent différentes missions (négociation, représentation, gestion) en fonction de leur représentativité et de la place que leur laisse les industriels.
Nous proposons finalement une classification des modes de relation entre laiteries privées et coopératives et producteurs un an après la fin des quotas laitiers en Union Européenne. Si les coopératives sont assez homogènes dans le traitement de leurs adhérents, il n'en va pas de même pour les laiteries privées, où des dynamiques très différentes existent, allant du refus d'accorder une place aux OP, à la délégation de la gestion du volume contractuel.

From 1984 to 2015, European milk market is very highly regulated, via an ambitious European policy of control and limitation of supply. This was the quota era. Abolished in 2015, production quotas have been replaced by contracts, formalizing the relationship between producers and private collectors.
Our study identifies dairy contracts in France since the decree that made them compulsory in 2011, and their main contractual clauses. At the same time, we have gathered information on volumes/prices strategies of dairy cooperative. We propose a classification of price/volume strategies of private and cooperative collectors/processors. We get 4 main types of strategies: in the first one, private and cooperative processors strongly control the volume (through penalties, for example) and pay relatively low and volatile prices; a second and a third group, with private and dairy cooperatives, guarantee high price and low volatile prices, and relative freedom to produce. Corporate opportunities may explain to some extent the relative position of the french collectors/processors as well as their development strategy.
Faced with these strategies, we compared producer organizations representing livestock producers from private dairies. These organizations fulfill different missions (negotiation, representation, management) according to their representativeness and instead leaves them as industrial.
We finally propose a classification of modes of relationship between private dairies and producers cooperatives, one year after the end of milk quotas in the European Union. If cooperatives are fairly uniform in the treatment of their members, it's not true for private dairies, where very different dynamics exist, ranging from denial of a place in the OP to the delegation of management of some parts of the contract.