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La modernisation des systèmes d’irrigation dans les régions de l’Espagne semi-aride s’est intensifiée par la politique nationale des années 90. On passe de systèmes d’irrigation gravitaire à des systèmes goutte-à-goutte avec ferti-irrigation. Les formes de gestion collective se transforment aussi. Certains effets de cette transition, notamment sur la fruiticulture biologique et la diversification de la production fruitière, pratiques émergentes dans la zone, ont été peu étudiés. Ce travail a pour objectifs de: 1) caractériser le processus de conception des projets d’irrigation localisée à l’origine, 2) mieux comprendre les adaptations techniques et de gestion qui ont eu lieu, 3) inviter à la réflexion sur les possibles voies d’évolution de ces modèles alter[...]

La modernisation des systèmes d’irrigation dans les régions de l’Espagne semi-aride s’est intensifiée par la politique nationale des années 90. On passe de systèmes d’irrigation gravitaire à des systèmes goutte-à-goutte avec ferti-irrigation. Les formes de gestion collective se transforment aussi. Certains effets de cette transition, notamment sur la fruiticulture biologique et la diversification de la production fruitière, pratiques émergentes dans la zone, ont été peu étudiés. Ce travail a pour objectifs de: 1) caractériser le processus de conception des projets d’irrigation localisée à l’origine, 2) mieux comprendre les adaptations techniques et de gestion qui ont eu lieu, 3) inviter à la réflexion sur les possibles voies d’évolution de ces modèles alternatifs de production fruitière dans la Comunidad Valenciana. Plusieurs enquêtes et visites de terrain ont été réalisées. La manière de concevoir les projets des systèmes d’irrigation, de manière centralisée et sans l’implication réelle des agriculteurs, s’avère déterminante, et explique les effets limitants observés pour ces types de production fruitière. Un nombre important d’adaptations ont été nécessaires pour l’intégration et l’appropriation des nouvelles structures et technologies par les utilisateurs. Elles ont été effectives grâce à la présence sur le terrain d’ingénieurs employés par les associations d’irrigants. L’accès à l’eau d’irrigation sans fertilisant est un problème persistant pour une minorité d’irrigants engagés dans de nouvelles pratiques et systèmes de cultures. L’évolution de ces formes d’agriculture dépend moins des caractéristiques inhérentes des systèmes irrigués que des capacités et volontés de les réadapter aux exigences de ces systèmes de culture. Les choix de ceux dont les décisions orienteront l’agriculture locale dans l’avenir sera déterminante.