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Le présent travail a pour objectif de questionner la prise en charge de la restauration écologique par une banque de développement, l'Agence Française de Développement (AFD), située à la jonction entre acteur sectoriel et acteur d'environnement. Il en ressort tout d'abord que la restauration écologique - et plus spécifiquement la réhabilitation, plus directement focalisée sur le bien-être humain - répond aux mandats de l'agence et représente une opportunité pour l'AFD en termes de positionnement stratégique et de soutien à la diplomatie économique. Ensuite, l'analyse de l'aspect financier de la restauration montre que, lorsque la valeur de l'ensemble des services écosystémiques est prise en compte, la restauration est rentable mais que, à l'échelle locale, la capture de flux monétaire[...]

Le présent travail a pour objectif de questionner la prise en charge de la restauration écologique par une banque de développement, l'Agence Française de Développement (AFD), située à la jonction entre acteur sectoriel et acteur d'environnement. Il en ressort tout d'abord que la restauration écologique - et plus spécifiquement la réhabilitation, plus directement focalisée sur le bien-être humain - répond aux mandats de l'agence et représente une opportunité pour l'AFD en termes de positionnement stratégique et de soutien à la diplomatie économique. Ensuite, l'analyse de l'aspect financier de la restauration montre que, lorsque la valeur de l'ensemble des services écosystémiques est prise en compte, la restauration est rentable mais que, à l'échelle locale, la capture de flux monétaires émanant du projet est complexe et repose sur des mécanismes financiers mieux adaptés à la réhabilitation - celle-ci se focalisant plus sur le rétablissement des fonctions écosystémiques que sur la biodiversité. L'analyse des limites et avantages des outils de financements de l'AFD (prêts et subventions) montre que l'agence serait conduite à investir par prêts dans ce secteur, ce qui l'amènerait à se tourner plus naturellement vers la réhabilitation. Dans un troisième temps, l'analyse porte sur l'efficacité environnementale de la prise en charge de projets de réhabilitation par l'agence. Outre une exigence de l'agence encore faible - mais se renforçant progressivement - vis à vis de l'intégration de la biodiversité dans ses projets, la gestion intentionnelle des chefs de projets se heurte à la gestion effective du projet sur le terrain et ce, notamment du fait d'un rapport conflictuel entre l'agence et la maîtrise d'ouvrage. En conclusion, la comparaison entre la restauration au sens strict (i.e dont les objectifs écologiques sont plus ambitieux) et la réhabilitation, met en exergue le potentiel de la restauration au sens strict en soulignant notamment le rôle fondamental joué par la biodiversité dans la résilience des écosystèmes et participant dès lors à l'ingénierie économique de l'investissement. Il en résulte une prise de position en faveur de la réhabilitation écologique, à la croisée entre la restauration écologique au sens strict et la réhabilitation.