Infodoc : Sciences, Techniques et Culture

En une génération, la superficie forestière a fortement augmenté. Cela fait suite à une progression continue depuis la fin du XIXe siècle. Comment expliquer l'accélération de la croissance ? Au sein de l'Europe occidentale, existe-t-il, sinon des différences, du moins des nuances ? Comment expliquer la disparité des évolutions nationales ? Régionales ? Au-delà du panorama, deux questions semblent essentielles :
- La nature de l'extension
Certes, il a existé des plantations qui répondaient à des motivations économiques (production de bois d'oeuvre, de bois d'industrie ou de résine) ; à des raisons de sécurité publique (fixation des dunes et des sols, réduction de la torrentialité et des inondations, assainissement des zones insalubres). Certains arguments demeurent valables. Certain[...]

En une génération, la superficie forestière a fortement augmenté. Cela fait suite à une progression continue depuis la fin du XIXe siècle. Comment expliquer l'accélération de la croissance ? Au sein de l'Europe occidentale, existe-t-il, sinon des différences, du moins des nuances ? Comment expliquer la disparité des évolutions nationales ? Régionales ? Au-delà du panorama, deux questions semblent essentielles :
- La nature de l'extension
Certes, il a existé des plantations qui répondaient à des motivations économiques (production de bois d'oeuvre, de bois d'industrie ou de résine) ; à des raisons de sécurité publique (fixation des dunes et des sols, réduction de la torrentialité et des inondations, assainissement des zones insalubres). Certains arguments demeurent valables. Certains restent même plus que jamais d'actualité, compte tenu de la demande ligneuse des Chinois et des Indiens. Mais d'autres considérations surgissent comme la rétention du gaz carbonique, le recyclage des métaux lourds ou l'utilisation des matériaux recyclables. Cependant, la nature a davantage travaillé que l'homme : la forêt réoccupe les terres qu'il a délaissées. Quelle en est la proportion ? Que faire de ce potentiel ? Avec les hausses de prix pour toutes les productions agricoles, ne doit-on pas redouter (ou espérer) une remise en culture de ces terres ? Cela supposerait il de déboiser ce que l'arbre a récemment conquis ?
- La menace de l'extension
Le dynamisme forestier crée un continuum boisé sans repères ni chemins. Toute intervention est difficile. Toute exploitation est délicate car les voies de débardage font défaut. Cette forêt friche ne risque-t-elle pas d'être la proie des flammes ? Dans ces conditions, est-ce un scénario inimaginable que d'envisager un incendie qui se propagerait sur d'immenses étendues ? En général, les populations prennent trop tard conscience du danger. Ce comportement est-il explicable ? Est-il modifiable surtout ? L'uniformité forestière entraîne la banalisation paysagère. Les habitants vivent mal, parfois, les mutations en cours. La perte d'identité est-elle effective ? Est-il inconcevable d'envisager un indice de non-satisfaction ? Lorsque les transformations affectent le quotidien des habitants et les recettes du tourisme ne doit-on pas engager une politique volontariste ? Il ne s'agit pas de revenir aux pare-feux de naguère mais d'établir des landes et des pelouses et de maintenir les zones humides. La question concerne les habitants et les visiteurs. Elle interpelle également tous ceux que préoccupe la biodiversité. Est-elle plus importante en milieux diversifiés ? Jusqu'où pousser cette logique sachant qu'en fin de compte c'est le contribuable qui paye et l'électeur qui réagit ?