En 1982, Morrison et Ross ont montré que le littoral de la Guyane française accueillait de très nombreux
Limicoles (Aves: Charadriiformes) nord-américains, mais peu de publications sont venues préciser ce
peuplement. Afin de mieux connaître l'importance de ce littoral pour ces Limicoles et autres oiseaux d'eau, deux opérations distinctes ont été mises en oeuvre: des recensements aériens mensuels de l'avifaune aquatique durant une période de trois ans et des opérations de baguage de Limicoles sur deux sites distincts du littoral durant la même période. Les recensements aériens visaient en priorité les Ibis rouges (Eudocimus ruber) et les Limicoles, mais les
survols ont été mis à profit pour estimer les effectifs d'autres espèces. Même si cette méthode est affectée de certains biais,[...]
En 1982, Morrison et Ross ont montré que le littoral de la Guyane française accueillait de très nombreux
Limicoles (Aves: Charadriiformes) nord-américains, mais peu de publications sont venues préciser ce
peuplement. Afin de mieux connaître l'importance de ce littoral pour ces Limicoles et autres oiseaux d'eau, deux opérations distinctes ont été mises en oeuvre: des recensements aériens mensuels de l'avifaune aquatique durant une période de trois ans et des opérations de baguage de Limicoles sur deux sites distincts du littoral durant la même période. Les recensements aériens visaient en priorité les Ibis rouges (Eudocimus ruber) et les Limicoles, mais les
survols ont été mis à profit pour estimer les effectifs d'autres espèces. Même si cette méthode est affectée de certains biais, particulièrement pour le dénombrement de certaines espèces comme les Ardéidés, les Ibis rouges, les Spatules rosées (Ajaia ajaja) ou les Anatidés, les résultats obtenus fournissent une base effective pour un suivi comparatif de l'état de ces populations guyanaises. Ces survols ont également permis de déterminer les
zones les plus importantes pour chaque espèce ou groupe d'espéces sur le littoral, ainsi que de localiser les colonies de reproduction. Une colonie de Spatules rosées a ainsi été découverte, première pour la Guyane française, de même qu'une nouvelle colonie d'Ibis rouge. Les estimations d'effectifs obtenues pour les Limicoles confirment et précisent l'extrême importance du littoral guyanais pour ce groupe d'espèce (750 000 petits Limicoles en septembre 1995 et 68 000 grands Limicoles en août 1997). Deux périodes de migration ont été identifiées pour les Limicoles, la migration prénuptiale étant plus étalée dans le temps que la migration post-nuptiale.
Durant les trois années d'étude, on a noté que certaines zones auparavant intéressantes pour les oiseaux étaient plus ou moins abandonnées au profit d'autres. Ces changements d'attractivité sont certainement dûs à la dynamique évolutive particulièrement rapide des vasières du littoral guyanais. La mise en évidence de nouvelles zones trés intéressantes pour les Limicoles fournit des éléments d'une grande utilité pour l'établissement de
mesures de conservation au niveau local. Au niveau international, ces résultats argumenteront en faveur de l'inclusion de ces zones dans le «Western Hemisphere Shorebirds Reserve Network ». La deuxième partie de l'étude a concerné le groupe des Limicoles nord-américains. Les données biométriques obtenues lors du baguage (4128 limicoles capturés) ont apporté des renseignements sur l'origine des populations de Bécasseau semipalmé (Calidris pusilla). Diverses interrogations ont été soulevées par l'examen du déroulement de la mue, qui appelle des complétnents d'études pour certaines espèces. En outre, divers résultats concordent pour suggérer que, contrairement à ce qui est classiquement avancé dans la littérature, une proportion importante des Bécasseaux semipalmés doit hiverner plus au sud que la Guyane. Une autre originalité de ces travaux tient au fait que l'étude a été menée sur une zone d'hivernage sudaméricaine durant une période continue de plusieurs
années. On a ainsi pu mettre en évidence une forte fidélité au site d'hivernage pour un certain nombre d'espèces, qui était jusqu'alors peu documentée à l'échelle du
continent.
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