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Le sol, partie superficielle de l'écorce terrestre, support des écosystèmes végétaux naturels ou cultivés, représente un état intermédiaire, stationnaire, qui s'établit aux confins de la sphère minérale (lithosphère) et de la sphère organique (biosphère). La compensation quasi exacte entre les effets de transformations multiples liées aux différents processus qui l'affectent est obligatoire. Dans le cas contraire il disparait et il y a une perte d'une ressource fondamentale sur laquelle s'appuie l'avenir de l'humanité. L'homme en tant qu'exploitant le potentiel agronomique du sol, en devient l'acteur principal et le responsable, ce que des générations d'agriculteurs ont compris et appliqué par défaut. L'un des objets d'une prospective environnementale bien comprise serait de prévoir l[...]

Le sol, partie superficielle de l'écorce terrestre, support des écosystèmes végétaux naturels ou cultivés, représente un état intermédiaire, stationnaire, qui s'établit aux confins de la sphère minérale (lithosphère) et de la sphère organique (biosphère). La compensation quasi exacte entre les effets de transformations multiples liées aux différents processus qui l'affectent est obligatoire. Dans le cas contraire il disparait et il y a une perte d'une ressource fondamentale sur laquelle s'appuie l'avenir de l'humanité. L'homme en tant qu'exploitant le potentiel agronomique du sol, en devient l'acteur principal et le responsable, ce que des générations d'agriculteurs ont compris et appliqué par défaut. L'un des objets d'une prospective environnementale bien comprise serait de prévoir l'évolution de cette compensation, à différents niveaux de temps et d'espace, à partir de l'étude des enregistrements d'un passé proche ou lointain : paléosols inscrits dans
l'histoire géologique de la Terre ou sols créés dans les polders il y a seulement quelques décennies. L'essentiel de cet ouvrage est contenu dans l'idée que les sols "gardent en mémoire" la trace des différentes contraintes biologiques, climatiques, anthropiques qu'ils ont subies. Ils adoptent, à différents niveaux de leur organisation, des modes de structuration spécifiques. Or toute structure n'est pas le fruit d'un hasard mais celui de la nécessité d'un état transitoire, intermédaire, métastable, répondant aux conditions locales de l'évolution du système. Connaissant les principes fondamentaux qui permettent aux sols (donc aux écosystèmes) de maintenir leur structure et leur potentiel, il reste aux hommes de devoir d'agir en conséquence.