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Le compostage de déchets verts, pratique en pleine expension, aboutit à la production d'un amendement à fort taux de matière organique, permettant l'amélioration de l'état physique, chimique et biologique du sol. L'utilisation en agriculture des composts n'est possible que si leur innocuité est garantie. Un risque réside notamment dans la présence de résiduts de pesticides dans les matériaux entrant de la filière. La littérature indique une dissipation quasi complète des pesticides au cours du compostage, souvent sous forme de résidus non extractibles, présentant un risque de remobilisation éventuelle ultérieure.
Notre travail a consisté à concevoir un pilote de compostage de petite taille simulant de manière réaliste la phase de fermentation du procédé. L'évolution du dicamba et du t[...]

Le compostage de déchets verts, pratique en pleine expension, aboutit à la production d'un amendement à fort taux de matière organique, permettant l'amélioration de l'état physique, chimique et biologique du sol. L'utilisation en agriculture des composts n'est possible que si leur innocuité est garantie. Un risque réside notamment dans la présence de résiduts de pesticides dans les matériaux entrant de la filière. La littérature indique une dissipation quasi complète des pesticides au cours du compostage, souvent sous forme de résidus non extractibles, présentant un risque de remobilisation éventuelle ultérieure.
Notre travail a consisté à concevoir un pilote de compostage de petite taille simulant de manière réaliste la phase de fermentation du procédé. L'évolution du dicamba et du thiabendazole a été suivie au cours d'une simulation de la phase de fermentation du compostage dans ces pilotes pendant 28 jours, à l'aide de 14C-pesticides. En parallèle, le devenir du dicamba, du carbendazime et du thiabendazole lors des étapes clés du compostage a été étudié en utilisant des incubations contrôlées dans un compost industriel échantilloné pendant les phases de fermentation et de maturation.
La simulation de la fermentation du compostage dans le pilote est réaliste : la plupart des paramètres caractéristiques évoluent de la façon observée habituellement dans un compostage à grande échelle. Au cours de ces simulations, on observe une faible minéralisation des pesticides (1% de la quantité initiale de dicamba et 0.3% de celle de thiabenzole). Le dicamba reste en grande partie extractible à l'eau (66%), alors que le thiabenzole reste principalement extractible au méthanol (54%), et forme 33% de résidus liés. Ces résultats recoupent ceux obtenus lors des incubations de compostsindustriels. Ces incubations nous apprennent notamment que la minéralisation des pesticides est beaucoup plus importante lors du début de la phase de maturation (entre 0.2 et 9%) que lors de la phase de fermentation (entre 0.1 et 2%). C'est le dicamba qui se minéralise le plus, puis le carbendazime et enfin le thiabendazole. Pour le dicamba et le carbendazime, la minéralisation
aurait été plus importante si les incubations avaient pu être prolongées. Comme observé lors du compostage en pilote, le dicamba se retrouve en majorité dan sla phase extractible à l'eau (44-68%), le thiabenzole se retrouve en partie dans la phase extractible au méthanol (63-76%) et en partie sous forme de résidus liés (19-29%), et entre 20 et 86 % du carbendazime forment des résidus liés. Ces résultats appuient la nécessité d'études supplémentaires sur des durées plus longues afin de mieux quantifier le risque de pesticide dans les composts.