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Au vu des défis que l’agriculture doit relever, à savoir consolider ses revenus tout en préservant les ressources naturelles et en favorisant la diversité des territoires et de l’économie rurale, et face à l’urgence environnementale, il est grand temps de sortir de la logique de cloisonnement dans laquelle nous nous sommes ancrés. L’arbre, de par la transversabilité de ses contributions et grâce aux nouveaux usages et services qu’on lui attribue, est en mesure d’apporter bon nombre de réponses aux enjeux actuels. Des arbres qu’il faut dès à présent resituer dans les logiques de production. Des arbres à répartir équitablement sur le territoire, jusqu’au sein même des parcelles cultivées. C’est là le principe de l’agroforesterie, cultiver conjointement des arbres et des cultures agricol[...]

Au vu des défis que l’agriculture doit relever, à savoir consolider ses revenus tout en préservant les ressources naturelles et en favorisant la diversité des territoires et de l’économie rurale, et face à l’urgence environnementale, il est grand temps de sortir de la logique de cloisonnement dans laquelle nous nous sommes ancrés. L’arbre, de par la transversabilité de ses contributions et grâce aux nouveaux usages et services qu’on lui attribue, est en mesure d’apporter bon nombre de réponses aux enjeux actuels. Des arbres qu’il faut dès à présent resituer dans les logiques de production. Des arbres à répartir équitablement sur le territoire, jusqu’au sein même des parcelles cultivées. C’est là le principe de l’agroforesterie, cultiver conjointement des arbres et des cultures agricoles. Convaincus de la pertinence de ce modèle, nous avons initié en 2006, dans le département du Gers, un programme de recherche et développement agroforestier. Cette
agroforesterie telle que nous la concevons pourrait être qualifiée de “deuxième génération” car elle se veut la plus intégrante possible. Il ne s’agit plus de plantations monospécifiques mais de mélange d’essences “champêtres” parfaitement adaptées au contexte. Des aménagements qui intègrent aussi la végétation spontanée existante et en devenir. Tous ces aspects techniques font l’objet d’une réflexion qui débouchera certainement sur la mise en place d’un référentiel. Nous avons aussi travaillé avec les pouvoirs publics locaux pour proposer une politique incitative, permettant de s’affranchir du système actuel de mesures timides. Tout le monde peut planter. C’est le projet qui prime et non pas le statut des individus demandeurs. Pour développer et conforter ces actions et réflexions, un partenariat a été développé, au-delà du Gers, avec divers partenaires scientifiques, techniques et institutionnels. Un partenariat qui se concrétise aujourd’hui par la mise en
oeuvre de projets “partagés” et la création de l’Association française arbres et haies champêtres (AFAHC), association nationale qui se veut fédératrice et force de proposition vis-à-vis des évolutions réglementaires.
Considering the challenges faced by agriculture, i.e. consolidating income while preserving natural resources and boosting the diversity of localities and the rural economy, alongside the environmental emergency, it is high time we went beyond the compartmentalised rationale we have long been attached to. Trees, because of their wide-ranging contributions and the new uses and services they offer, are capable of providing many answers to these issues. However, the position of trees in production rationales must be reconsidered. They must be fairly distributed over the territory, including on farmed plots. That is the principle of agroforestry, to grow trees and crops at the same time. Stemming from this conviction, in 2006 we initiated an agroforestry research and development programme in the Gers département. One could describe this approach as “second generation” agroforestry because it aims to be as all-encompassing as possible. Single species plantations
are no longer contemplated and replaced by a mixture of “field trees” that are fully suited to the context. Existing and anticipated spontaneous vegetation are integrated into intervention plans. Research on all these technical aspects is being conducted and should lead to establishing a benchmark. We also worked with the local authorities on how to devise an incentive policy to overcome the current system of timid measures. Anybody can plant. What is important is the project rather than the status of the individual applicants. To develop and boost these actions and reflections, a partnership beyond the borders of the Gers département was developed with scientific, technical and institutional partners. These efforts are now materialising through the implementation of “shared” projects and the formation of the Association française arbres et haies champêtres (AFAHC – French field tree and hedgerow association), which is a national entity that hopes to federate
and become a voice that counts in devising new legislation.